Par la rédaction du Journal Intumwa.
Un scrutin historique sous le signe de la maturité politique
Le 5 juin 2025 restera gravé dans les annales politiques du Burundi comme le jour où les burundais épris de paix, de démocratie, d’unité et de développement socioéconomique se sont exprimés haut et fort. Sans ambiguïté aucune.
Après des semaines de campagne électorale intense et un scrutin disputé dans le calme, les résultats préliminaires confirment une tendance indéniable: les Burundais ont massivement choisi la paix, la sécurité, la stabilité et la continuité. Ils ont choisi le CNDD-FDD.
Notre rédaction, présente sur l’ensemble du territoire national pendant toute la période électorale, vous propose une analyse approfondie de ce moment crucial pour la démocratie au Burundi.
FRODEBU et la coalition BURUNDI BWA BOSE : l’alliance de la dernière chance qui a tourné au fiasco.
- Une coalition contre nature.
La décision du FRODEBU, parti historique de l’opposition, de s’allier avec des formations disparates sous la bannière « Burundi Bwa Bose » aura été l’une des surprises – et l’une des erreurs – majeures de cette campagne. Comment expliquer que le parti de feu Melchior Ndadaye, héros de la démocratie, en soit réduit à faire alliance avec de petites formations politiques erratiques qui n’ont convaincu personne ? À part bien sûr, les cousins et les tantes. - La perte d’identité.
Sur le terrain, les militants du FRODEBU semblaient désorientés. L’absence des symboles traditionnels du parti (le coq, l’effigie de Ndadaye) sur les bulletins de vote a achevé de semer la confusion. « Je ne reconnais plus mon parti », nous confiait un militant de longue date à Bujumbura. Cette perte de repères idéologiques s’est traduite par une campagne atone et des meetings peu fréquentés. - Les conséquences électorales
Les premiers résultats montrent un effondrement spectaculaire du FRODEBU, qui peine à atteindre les 1% dans ses anciens bastions. Une déroute qui s’explique autant par les erreurs stratégiques que par le rejet des électeurs face à cette alliance contre-nature.
CNL : de la principale force d’opposition à l’autodestruction
- La guerre de succession ou l’entêtement d’un leader en perte de vitesse
Ne connaissant la démocratie que de nom, Agathon Rwasa aura tenté de s’éterniser à la tête du CNL. Son éviction par les membres même du Parti dont il fut le meneur idéologique, a ouvert une boîte de Pandore. Les querelles intestines qui ont suivi ont paralysé le parti pendant des mois. « Nous recevions des consignes contradictoires de différentes factions », témoigne un responsable local du parti à Ngozi.
- L’abandon des militants
Sur le terrain, les conséquences ont été désastreuses. Des milliers de militants, livrés à eux-mêmes, se sont progressivement rapprochés du CNDD-FDD, seul parti à offrir un encadrement politique cohérent. « Le CNL nous a oubliés, alors que le CNDD-FDD était toujours présent », explique une habitante de Gitega. - Un avenir incertain
Avec des résultats préliminaires montrant un effondrement généralisé, la question se pose : le CNL survivra-t-il à cette défaite cuisante ? Les observateurs s’accordent à dire que le parti devra entreprendre une refonte complète s’il veut retrouver une place dans le paysage politique. Comme quoi, les Inyankamugayo désapprouvent définitivement le jeu du « moi » et la stratégie vile de la chaise vide du cacique Rwasa..
UPRONA : illusion d’un retour impossible
- Le réveil des vieux démons.
La décision de l’UPRONA de ressusciter des figures controversées comme Charles Nditije et Ngayimpenda, Sibomana Tacien, Sahingivu Yves…aura été l’une des surprises les plus discutées de cette campagne. Une stratégie qui s’est révélée contre-productive face à un électorat majoritairement jeune et tourné vers l’avenir. - Les erreurs de communication.
Le rapprochement avec les putschistes de 2015 et les promesses de libération des condamnés ont heurté une opinion publique attachée à la stabilité. « Ils vivent dans le passé », résume un étudiant de l’Université du Burundi.
Selon une source digne de foi, les ambitions démesurées de M. Olivier Nkurunziza de briguer la vice présidence de la République ont fait dégénéré la situation : Les jeunes du JRR ont promis de lui barrer la route et lui ont même ouvertement signalé qu’ils ne voteront pas pour l’UPRONA. Avec un passé sulfureux de jeune anarchiste et bagarreur, son accession à l’EALA lui aurait-il donné une folie de grandeur? Ça ne serait pas inédit…le souvenir d’un certain Gaston Sindimwo n’est pas si lointain. Par ailleurs, il se murmure qu’il aurait profité de son passage dans cette assemblée régionale pour se rapprocher du voisin belliqueux du Nord.. - Les résultats catastrophiques.
Ce qui devait arriver arriva: Les meetings clairsemés de l’UPRONA contrastaient cruellement avec les foules impressionnantes mobilisées par le CNDD-FDD. Les premiers résultats confirment cette tendance, avec des scores faramineux dans les anciens bastions du parti comme dans la nouvelle Commune de Bururi regroupant les anciennes communes de Vyanda, Bururi et Rutovu.
CNDD-FDD : la stratégie du « ntivyizana biraronderwa » ou « rien ne se cree »
- Un travail de terrain sans relâche.
Depuis 2020, le CNDD-FDD a mené une campagne permanente sur tout le territoire. Les tournées du secrétaire général Révérien Ndikuriyo dans les zones les plus reculées, les caravanes populaires du président Évariste Ndayishimiye et les réalisations concrètes ont porté leurs fruits. - Une machine électorale bien huilée.
L’organisation du parti a fait la différence. Dans chaque colline, chaque quartier, les militants étaient présents pour expliquer le programme et mobiliser les électeurs. « Nous avons travaillé jour et nuit », nous confie un responsable local à Kayanza. - Les résultats : une victoire écrasante.
Les premiers chiffres montrent une domination sans partage du CNDD-FDD dans la plupart des communes. Une tendance qui confirme les sondages sortie des urnes réalisés par notre rédaction.
Déroulement du scrutin : transparence et professionnalisme
- Une organisation irréprochable.
La CENI a fait preuve d’un professionnalisme remarquable dans l’organisation du scrutin. Les quelques incidents mineurs signalés çà et là ont été rapidement réglés grâce à l’action concertée de l’administration et des forces de sécurité. - Une participation massive.
Malgré les tentatives d’intimidation de certains partis, les Burundais se sont déplacés en masse. Les files d’attente devant les bureaux de vote témoignaient de l’engouement populaire pour ce scrutin. - Les observations internationales.
Les observateurs nationaux et internationaux présents ont globalement salué le bon déroulement des opérations. Les quelques réserves émises concernaient principalement des détails techniques sans impact sur les résultats globaux.
Conclusion : Le Renouveau.
Les élections du 5 juin 2025 ont confirmé trois réalités incontestables:
- La maturité politique du peuple burundais
- L’échec des stratégies fondées sur les divisions du passé
- Le succès du travail de terrain et des réalisations concrètes
Aux Partis et candidats malheureux, il faut rappeler que les voies de recours légales sont le seul moyen de faire entendre sa voix: la Cour constitutionnelle est là pour examiner les éventuels recours. Mais une chose est certaine : le peuple burundais a fait un choix sans ambiguïté possible.
Comme le dit si bien notre adage : « Ntivyizana Biraronderwa ». Le Burundi avance, et rien ne l’arrêtera.
La rédaction.