Ce Lundi 17 Mars 2025, marquant une escalade sans précédent entre les deux pays. Si Kigali dénonce un « parti pris » belge dans la crise en République Démocratique du Congo, de nombreux observateurs pointent plutôt les ambitions régionales du Rwanda en République démocratique du Congo comme véritable catalyseur du conflit.
La rupture intervient dans un contexte d’accusations répétées contre le Rwanda, soupçonné par l’ONU, la RDC et des partenaires occidentaux de soutenir le groupe rebelle M23 dans l’Est congolais. Une région riche en minerais stratégiques (or, coltan), où Kigali est régulièrement accusé de mener une stratégie d’influence déstabilisatrice voire de déploiement militaire masqué.
Cependant, des rapports d’experts internationaux et des témoignages locaux documentent depuis des mois des liens opérationnels entre l’armée rwandaise et le M23, dont les récentes avancées territoriales menacent la souveraineté congolaise. En expulsant les diplomates belges sous 48 heures, le Rwanda semble réagir à la position ferme adoptée récemment par Bruxelles, qui a condamné « l’agression extérieure » en RDC lors d’un récent sommet de l’UE. Une terminologie perçue comme une accusation directe contre Kigali.
La Belgique, ancienne puissance coloniale, reste un acteur influent dans la région. En ripostant par l’expulsion des diplomates rwandais et la suspension des accords bilatéraux, elle renvoie un signal clair : son soutien à Kinshasa n’est pas négociable. Au-delà des discours politiques, la crise s’enracine dans une lutte pour les ressources de l’Est congolais. Le Rwanda, dépourvu de réserves minières significatives, dépendrait de l’exploitation illégale en RDC pour alimenter son économie.
Selon un rapport de l’ONU (2023), des réseaux liés à Kigali contrôleraient des sites miniers congolais via le M23, alimentant trafics et violences. En isolant la Belgique et le Rwanda tente de détourner l’attention des critiques internationales et de se poser en victime d’un « néocolonialisme » occidental. Mais cette stratégie pourrait se retourner contre lui : l’Union Européene, dont la Belgique assume la présidence tournante en 2024, menace de sanctions économiques ciblées tandis que es États-Unis, allié historique du RWAS ont récemment appelé à « cesser tout soutien aux groupes armés »
La rupture diplomatique aggrave les tensions dans une région déjà explosive : la RDC renforce ses alliances militaires (accords avec le Burundi, l’Angola, la Zambie) et accuse le Rwanda de « terrorisme d’État » tqndis que le Rwanda, isolé, se rapproche de pays comme le Qatar ou la Turquie, cherchant des soutiens alternatifs.
Si le passé colonial pèse encore sur les relations Belgique-Rwanda, la crise actuelle révèle surtout l’affrontement entre deux réalités : les ambitions hégémoniques du Rwanda justifiées par des arguments sécuritaires (lutte contre les groupes hutus armés) et économiques, au moment ou la volonté congolaise, soutenue par la Belgique et l’Union Africaine de défendre son intégrité territoriale.
La prochaine réunion du Conseil de Sécurité de l’ONU, où la RDC exigera probablement des sanctions contre le Rwanda.