Burundi-COMESA : Tenue à Bujumbura du 17ème Forum des Affaires du COMESA
Depuis lundi le 28 octobre 2024, Bujumbura (capitale économique du Burundi) abrite le 23ème Sommet du COMESA. Les activités ont débuté lundi par le 17ème Forum des Affaires du COMESA avec un objectif d’échanger sur la construction des chaînes de valeur régionales, plus solides dans les domaines de l’exploitation minière, de l’industrie touristique et de l’agriculture résiliente au climat. Ce forum a été ouvert par le Premier Ministre burundais Gervais Ndirakobuca.

Ce 17ème Forum des Affaires du COMESA a réuni les dirigeants et les experts ainsi que les industriels de la région du COMESA autour de l’intégration régionale. Les échanges ont porté sur l’agriculture résiliente au climat, la transformation minière et le développement du tourisme ainsi que le renforcement des chaînes de valeur pour garantir une croissance durable tout en protégeant l’environnement.
Dans son discours d’ouverture, le Premier Ministre burundais, Gervais Ndirakobuca a indiqué que ce forum constitue une excellente plateforme pour explorer la manière dont la communauté peut collectivement développer des chaînes de valeur régionales, dans les domaines de l’agriculture, de l’exploitation minière et du tourisme.
Le Premier ministre burundais, Gervais Ndirakobuca a souligné l’importance de l’agriculture pour les économies de la région : « L’agriculture reste la pierre angulaire de l’économie du COMESA, contribuant à peu près de 40 % du PIB de la région et employant plus de 60 % de sa population ».
Cependant, il a mentionné que ce secteur peine à atteindre son plein potentiel : Il est évident que la résolution des problèmes tels que le déficit d’infrastructures, l’harmonisation des lois et règlements, ainsi que l’accès à la technologie est essentielle pour réaliser les objectifs communs, a expliqué le Premier Ministre, Gervais Ndirakobuca.
Pour libérer le potentiel qu’offre le Comesa, Gervais Ndirakobuca, Premier Ministre Burundais a fait savoir qu’il est indispensable de déployer des efforts délibérés, pour surmonter les obstacles aux flux commerciaux et d’investissement, et favoriser l’intégration régionale.
Il a indiqué qu’au moment où la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF) et la Zone de libre-échange tripartite COMESA/EAC/SADC deviennent pleinement opérationnelles, il est impératif que les Etats membres du COMESA se positionnent de manière à tirer pleinement profit de ce marché expansif.
Le Premier ministre burundais n’a pas manqué d’évoquer les opportunités offertes par le secteur minier.
Selon lui, le COMESA abrite un tiers des réserves minérales mondiales et deux tiers des gisements mondiaux de diamants. Toutefois, ces ressources sont principalement exportées sous forme brute, avec peu ou pas de valeur ajoutée ». Il a plaidé en faveur d’une transformation locale des ressources minières. Ce qui, pour le chef du Gouvernement burundais, une approche permettant de générer plus de revenus et de créer des emplois, tout en stimulant les économies nationales.

Pour faire face aux défis liés aux changements climatiques, Prosper Dodiko, ministre burundais en charge de l’Agriculture a insisté sur l’importance de développer une agriculture respectant l’environnement : « Nous sommes obligés de travailler sur les normes environnementales et sociales. L’agriculture intelligente, ou agriculture de conservation, doit se focaliser sur la séquestration du carbone et la gestion de l’environnement », a-t-il informé.
Prosper Dodiko a également insisté sur l’importance de la recherche scientifique en matière des technologies agroécologiques durables.
Marie-Chantal Nijimbere, ministre en charge du Commerce et du tourisme au Burundi a proposé de faire de la COMESA une seule zone de destination touristique afin d’attirer plus de touristes. C’est dans ce cadre qu’elle a proposé l’adoption d’un visa touristique unique dans la zone COMESA pour réduire les procédures, le temps et tout ce qu’il faut à un visiteur désireux de découvrir l’héritage touristique de cette communauté.

Et de faire savoir : « Il est vraiment incompréhensible qu’au sein d’une même communauté économique visant une intégration efficace, nous demandions encore des visas pour visiter ou faire le commerce avec un pays membre ».
Mme Chileshe Mpundu Kapwepwe, Secrétaire Générale du COMESA quant à elle, a insisté sur le niveau actuel de commerce intra-COMESA, estimé à 6 %, offre des marges de progression importantes. Pour elle, en éliminant les barrières tarifaires et non tarifaires et en renforçant la coopération régionale, le COMESA pourrait dépasser, les performances d’autres communautés économiques régionales.
Mme Chileshe Mpundu Kapwepwe a également informé les efforts déployés par le COMESA pour faciliter la libre circulation des opérateurs économiques à travers l’assouplissement des exigences en matière de visa : « Une étude conjointe du Secrétariat du COMESA et du COC a révélé des progrès significatifs, avec plusieurs États membres autorisant l’entrée sans visa ou des visas à l’arrivée pour une durée maximale de 90 jours ».
Notons que ce forum qui a réuni différentes délégations de plusieurs pays de la communauté en prélude du 23ème Sommet des Chefs d’État et de gouvernements du COMESA, qui se tient ce jeudi 31 octobre à Bujumbura.